Il y a la première fois et les premières fois.
La première fois, c’est simple, un sexe rentre en toi, et
voilà, c’est fait.
Certes, il y a la découverte du corps de l’autre, les
caresses, la tendresse, parfois l’amour.
Moi je n’étais ni amoureuse ni tendre, alors ça limite.
En plus, ma première fois a été complètement démystifiée/démythifiée par
le fait que je n’ai pas eu mal, que je n’ai pas saigné.
C’est vrai, on nous raconte quelque chose de marquant, de
bouleversant, d’important.
En vérité, la première fois ne nous change pas, et c’est
d’ailleurs très étrange de se demander ensuite : ‘est-ce que je suis
vraiment plus vierge ?’…
Ah oui oui. Mais s’en rendre compte, c’est autre chose.
Les autres premières fois (première fellation, première
sodomie, première éjaculation sur un bout de corps, de face, etc) sont plus
drôles, plus intéressantes. C’est encore mieux quand elles sont suivies
d’autres fois.
Je n’ai pas couché qu’avec Lui, loin de là, mais c’est avec
Lui que j’ai connu beaucoup de ces premières fois-là.
Je mentirais si je disais que je n’aurais pas pu les essayer
avec d’autres, mais avec Lui, ça leur donne une autre saveur, plus agréable
encore.
Je mentirais aussi si je disais que je ne pourrais accomplir
certains actes particuliers avec d’autres, mais j’avoue que, pour certains,
j’hésiterais longuement.
(tant que je suis avec lui, parce qu’après… Mais après,
c’est loin, et ce n’est pas à l’ordre du jour)
J’hésiterais, mais je succomberais sûrement.
Je suis curieuse, je veux tout essayer, ou en tout cas beaucoup de choses, et
je ne suis pas difficile. Je ne fais pas non plus semblant de l’être.
Je suis une fille facile, oui, peut-être.
Il y en a qui apprécient, d’autres qui trouvent que c’est impersonnel.
Mais je ne vais pas être intime avec tout le monde, quand même. Je veux bien
coucher, mais sans intimité. Si si, c’est possible.
Je veux juste coucher, baiser. Rarement faire l’amour. Sauf
avec Lui.
Je ne vais pas ailleurs pour la tendresse, je vais ailleurs pour l’expérience,
et puis comme ça, pour rire.
Avec Lui c’est intime. Intime et naturel.
Depuis le début, je crois.
Je ne me souviens pas tant des premiers jours, je sais ce qui s’est passé, mais
le déroulement m’échappe.
On a tellement couché, faut dire… Et puis après aussi, c’est
impossible de se souvenir de tout, mais certains instants nous marquent plus
que d’autres.
La première fois je me rappelle que j’étais à l’aise, très.
Je le suis généralement, mais là particulièrement. On s’est vus nus sans
pudeur, on a passé du temps au lit, sur le canapé, lui dans moi, ou tout
contre, souvent collés.
Ces premiers jours, nous n’avons rien fait dans la douche.
C’est la seule gêne que j’ai eu. Je ne savais pas si je pouvais entrer dans la
salle de bain quand il y était.
Quand on découvre un homme, son univers, dès le premier
soir, quand la suite est inconnue, il est difficile de savoir ce qu’il attend,
ce qu’il accepte, refuse.
Ca entraîne des tas de questions… A savoir si l’on se
rhabille pendant la nuit, au cas où il n’a pas envie de nous trouver nue le
matin, si on peut le rejoindre dans son intimité, quoi faire quand il y est,
d’ailleurs.
Les premières fois, c’est aussi le mystère.
Il paraît qu’on devrait toujours en laisser planer un peu.
Nous ne l’avons pas fait, nous n’avons pas vraiment de
pudeur.
Nos affaires salles traînent, dans la salle de bain se
mélangent ses affaires et les miennes, tout, même ce que d’ordinaire on cache.
Peut-être parce que ce qui régit tout notre relation, c’est
le naturel. (la simplicité, pas toujours, c’est vrai)
D’ailleurs, tout est venu naturellement…
Les envies, les fantasmes, les idées, et puis aussi les jeux
à distance.
Ca a commencé doucement, petit à petit, par caméras
interposées, nous nous sommes dévoilés, caressés, nous nous sommes aimés sans
nous toucher.
(c’est d’ailleurs fascinant/fantastique/génial de voir un
homme, de le voir lui, finir) (le sentir aussi…)
C’était une première fois pour Lui, pas vraiment pour moi,
mais finalement si. C’était la première fois que c’était bien.
Je crois que sexuellement, d’une certaine manière, on se doit beaucoup de
choses ; ou, en tout cas, on peut se remercier pour pas mal d’entre elles.
Pour revenir aux toutes premières fois, elles ne sont, en
vérité, pas si importantes. Ce qui importe, c’est la suite.
J’ai pas fini de découvrir, d’apprécier, de jouir, même en
refaisant ce qui a déjà été fait.
Et puis surtout, j’ai pas fini d’avoir envie.